Regard sur la vie des clubs de la Ligue professionnelle 1 de football
Par Adil Ramzi, la Tribune
Cette saison, le capital est de 16 points. Une marge de progression de quelques points et un tableau de marche qui dépasse de loin les espérances : une attaque percutante avec une moyenne de deux buts par match (14 pour 7 journées) et une marche reluisante qui permet aux Aigles noirs de pointer à la première place du tableau du premier championnat professionnel algérien. Ce parcours prend une autre dimension si l’on se réfère aux aléas qui ont marqué l’intersaison. Il y a aussi cette inconstance au niveau du staff technique, puisque le coach Noureddine Zekri a été limogé par le président du club Abdelhakim Serrar. La décision de mettre fin aux fonctions du coach a été prise «à l’issue de la rencontre de Ligue des champions africains de football disputée à Harare (Zimbabwe) face aux Dynamos (0-1)», a précisé Serrar, le président de l’Entente. L’Italien Gianni Solinas, le préparateur physique qui avait secondé Zekri la saison dernière, a été choisi pour driver le club. Autant de facteurs qui pourraient refroidir le plus fervent des supporters. Mais après les souffrances de l’été, les Aigles des Hauts Plateaux, loin des soucis, se trouvent devant un nouveau challenge, celui de remporter le titre cette saison.
Après sept journées de l’entame du championnat national, il est très tôt de jubiler puisque les Ententistes auront à vivre une fin de saison difficile avec trois adversaires jouant pour le titre - la JS Kabylie, la JSMB et l’ASO Chlef - et trois autres luttant pour le maintien - le CABBA, l’USMB et le MCEE -, sans omettre le déplacement pour la Ligue des champions. En attendant, force est de reconnaître que les enfants de Aïn Fouara peuvent se targuer d’avoir réussi à deux niveaux, ce qui fait leur force au cours de l’actuel exercice, mais dans lesquels ils ont échoué depuis leur retour parmi l’élite : il s’agit de la valeur des recrutés qui ne cessent d’apporter le plus escompté et de la vague de jeunes issus du cru. C’est cette deuxième composante qui constitue le fait marquant de la saison 2010-2011. Contrairement aux trois saisons précédentes, l’actuel bureau directeur a privilégié la qualité avec un recrutement ciblé, sans barrer la route aux jeunes. C’est là où réside la grande réussite des super-champions arabes qui ont puisé dans leur vivier pour suppléer les nombreuses absences. Longtemps ignorés, le mérite revient à Nour Eddine Zekri d’avoir permis à ces jeunes d’étaler leurs potentialités. Les Boubeker, Zouaoui, Kadri, Kouribaa et autres Lamri constituent la découverte de la saison passée avec un apport considérable à certains postes. Face au MC Alger et au CRB, la formation rentrante comptait cinq jeunes formés au club qui se sont sentis comme un poisson dans l’eau.
L’amalgame entre cette génération montante et le groupe de recrutés a bien fonctionné et l’Entente a réussi là où elle a échoué au cours des trois dernières saisons avec un gage de garantie pour l’avenir au vu des potentialités démontrées, aidée en cela par les encouragements incessants du public, fier de ses poulains. Dans le même contexte, il y a lieu de citer le gardien Faouzi Chaouchi, Omrani Hechoud, Benmoussa, Ghazali, Djalit et le retour du petit prodige Djabou. Une pléiade de jeunes recrutés à l’aube de la saison, et dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 21 ans, soit de quoi mettre sur pied un groupe riche pour la prochaine saison sans pour autant fermer l’œil sur un vrai dilemme qui commence à constituer un dossier de première importance pour le bureau directeur : celui des contrats de certains joueurs qui expirent incessamment. Ces derniers exigent une revue à la hausse de leur contrat, poussés par une offre qui leur est parvenue d’un grand club du championnat. Entre-temps, le boss ententiste Abdelkrim Serrar poursuit sa quête de nouveaux talents en convoquant, au cours de la semaine précédente, trois jeunes de la catégorie juniors. Une nouvelle entreprise pour consolider une action de rajeunissement, symbole d’une Entente de Sétif qui a passé l’apprentissage de l’élite avec succès pour se tourner vers l’avenir qui s’annonce sous les meilleurs auspices. Pour rappel, Yaalaoui, qui devait signer à Sétif, a finalement opté pour la JSK, évoquant la rude concurrence à son poste avec la présence de talentueux joueurs, à l’image de Hadj Aïssa, Djabou, Bouazza...